Il y a deux histoires : l'histoire officielle, menteuse, puis l'histoire secrète où sont les véritables causes des événements.
Honoré de Balzac

dimanche 8 décembre 2019

PRESENTATION


ALBERT, LE BON FRERE

 (4 FEMMES - 4 HOMMES) Distribution minimale
Pièce en 3 actes
Protégée à la SACD depuis le 01/02/2008
Seconde version écrite entre février et mars 2015

Durée : 100 minutes environ
Public : adultes et adolescents



L'histoire : Une survivante des camps de concentrations évoque la vie d'Albert Göring qu'elle tient de son père.
Albert Göring, anti-nazi, aurait usé de son influence et du pouvoir de son frère pour sauver des juifs puis des résistants Tchèques durant la seconde guerre mondiale.
Albert était le frère d'Hermann Göring, le bras droit d'Hitler. Un survol de sa vie depuis 1933 à sa mort en 1966. Il n'a jamais été réhabilité pour ses actes à cause de son nom.

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Commentaires de l'auteur

L'IDEE: L'histoire de la seconde guerre mondiale m'a toujours intéressé. Je me revois à une dizaine d'années, écoutant les anecdotes de mon grand-père qui avait fait la seconde guerre mondiale. Après avoir vu le film "le Roi des Aulnes", j'ai voulu me pencher sur Hermann Göring, que je trouvais dans le film déroutant, totalement coupé de la réalité par rapport aux événements que je connaissais et finalement fascinant. Il faut dire que l'acteur, Volker Spengler a été pour beaucoup dans ce déclic, tant son interprétation de Göring fait penser à un ogre des temps modernes. Il est dépeint dans le film comme un grand seigneur de domaine, capricieux et colérique, amateur de chasse, diamants et œuvres d'art. Ce qui est très proche de la réalité historique, en fait.

Volker Spengler dans le rôle d'Hermann Goering- le roi des Aulnes de Volker Sclöndorff
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Attention, aucune compassion pour le bonhomme, mais sur les Nazi qui entouraient Hitler c'était sans doute le plus intéressé par le luxe et le pouvoir que par l'idéologie antisémite, malgré qu'il soit à l'origine des premières lois antisémites qui ont sévit en Allemagne avant la guerre. Puis vers la fin de la guerre, il semblait, la morphine aidant, de plus en plus dans sa bulle et de moins en moins connecté à la réalité.
C'est du moins ce que j'ai conclu en creusant son histoire et en évitant les pièges du manichéisme primaire lors de mes lectures.
Et de ce fait, une recherche sur Internet m'a fait connaître son frère, Albert.

Le bon frère.



 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
LA SECONDE VERSION
 
Véronique Lhorme et ses deux comédiens principaux
La seconde version a été écrite entre février et mars 2015, suite au documentaire, diffusé sur Planète +, de Véronique Lhorme, "Le dossier Albert Göring", auquel j'ai eu la chance d'aller, en visite éclair, pendant le tournage à Lyon en février 2014. Je me suis rendu compte que les maigres informations en 2008 étaient incomplètes voire obsolètes. Je me suis donc penché sur le documentaire et ai livré une version allégée, moins contemporaine dans ses allers-retours entre présent et passé.
Nouvelle scénographie et moins de personnages. En état actuel, elle peut être jouée par 4 femmes et 4 hommes. Libre aux troupes de "gonfler" la distribution pour éviter les triples rôles.

LA PREMIÈRE VERSION: DIFFICILE A MONTER.

La première version n'a été à ma connaissance jouée qu'une seule fois.

Les Apprentis Comédiens l'ont présentée en fin de cycle en juin 2009 avec les moyens du bord mais une énorme motivation. Merci à eux.

La pièce comportait de nombreux doubles et triples rôles secondaires pour les troupes avec peu d'acteurs. La scénographie proposée à l'époque était assez lourde Trouver des costumes militaires pouvait poser problème à certaines troupes. On pouvait trouver tout un tas de bonnes raisons de ne pas la jouer.

Et aussi dans l'histoire tout un tas de bonnes raisons de surmonter les obstacles d'une mise en scène complexe.
 Bravo aux comédiens en herbe d'avoir pu donner vie à cette histoire pour la première fois sur les planches.




Photos tirées de l'association "Les apprentis comédiens" à Limas ( 69)
Cours : Perinne Cortay 6 juin 2009


dimanche 16 juin 2019

NOUVEL EXTRAIT : Albert et Mila



Acte 2 Scène 4
(Albert, Mila)

Lumière sur le balcon.  Une jeune femme se tient sur un bout du balcon, un verre à la main. On entend la musique d’un bal en bruit de fond.

Albert apparaît à son tour, une bouteille et un verre dans ses mains.

Albert : Ah ! Vous êtes là ! Je vous cherchais.
Mila : Moi ?
Albert : Oui, je vous observe depuis  le début de cette soirée et…je vous trouve bien mélancolique. Un si beau visage ne devrait pas être si triste.
Mila : C’est gentil.
Albert : Excusez-moi, je ne me suis pas présenté. Albert Göring.
Mila : Je sais qui vous êtes, Herr Göring. Personne à Prague n’ignore votre nom. De plus, nous nous sommes rencontrés la semaine dernière.
Albert : Vraiment ?
Mila : Vous avez acheté une cravate à mon magasin.
Albert : Une cravate…Bien sûr. J’étais certain vous avoir déjà rencontrée quelque part (Il indique la bouteille) Vous permettez ?
Mila : Volontiers.

Il la sert en souriant. La jeune femme semble être sous le charme de ses bonnes manières.

Albert : Je me souviens bien de la cravate maintenant. Mais dites-moi, ma mémoire me joue des tours ou bien je ne connais pas votre nom ?
Mila : Mila Klazarova
Albert : Ouf…je respire.
Mila : Vous respirez ?
Albert : Jamais je n’aurais pu oublier un nom si ravissant.

Mila lâche un rire rafraichissant.

Mila : Ce n’est donc pas votre mémoire, Herr Göring.
Albert : Je vous en prie, appelez-moi Albert…Herr Göring…j’ai l’impression que vous vous adressez à mon frère.
Mila : Comme vous vous voudrez.
Albert : Alors, vous vous ennuyez à ce point à cette soirée pour vous réfugier sur ce balcon ?
Mila : J’aime bien contempler le ciel. Il est dégagé ce soir

Ils regardent en l’air.

Albert : En effet. (Il indique un point à cour) Vous voyez ces constellations, là ? C’est Cassiopée. Et juste à côté Pégase et un peu plus haut Persée.
Mila : Persée…
Albert : Un grand mythe grec nous contemple ce soir.
Mila : Ah ?
Albert : Cassiopée avait une fille, Andromède, qu’elle considérait comme étant la plus belle, plus belle même que toutes les déesses de l’antiquité. Pour la punir, les dieux demandèrent qu’on attache Andromède sur un rocher, afin qu’elle soit livrée au terrible kraken, monstre des mers. Mais Persée intervient sur Pégase son cheval ailé et avec la tête coupée de Méduse, la Gorgone, il changea le kraken en statue de pierre avant de libérer Andromède.
Mila : Oh…Vraiment…Et donc là, c’est Persée...Et où est Andromède ?
Albert : (Embarrassé) Et bien…euh…

Mila se retourne avec un sourire

Mila : Vous n’y connaissez absolument rien en astronomie.
Albert : Effectivement (Il lui rend son sourire) mais le mythe de Persée et d’Andromède est vrai.
Mila : Un mythe qui serait vrai ?
Albert : Du moins, l’histoire est telle que l’on la conte.
Mila : Vous êtes amusant, Albert.
Albert : Ravi d’avoir changé une soirée ennuyeuse en une rencontre amusante.

Ils s’observent en silence un moment.

Mila : Je vais rentrer, il fait frais.
Albert : Attendez …Je voulais…
Mila : Quoi ?
Albert : Vous aimez les concerts ?
Mila : Oui.
Albert : Je sais que l’on se connaît à peine mais…accepteriez-vous de venir au concert la semaine prochaine  avec moi ?
Mila : Je ne sais pas. Comme vous le dites, on se connaît à peine. Mais je ne vais pas aux concerts à Prague…trop de nazis.
Albert : Je parlais d’un concert à Bucarest. Je vous l’offre… avec en prime moins de nazis, je vous l’assure.
Mila : Bucarest ? (Éclatant de rire) Nous venons juste de nous rencontrer…
Albert : Nous pourrons faire plus ample connaissance pendant le voyage. Nous partirions samedi par le train. Je réserverais deux chambres. Vous me feriez un grand plaisir si vous m’y accompagniez…Mila.

Mila se pince les lèvres, hésitante.

Albert : Allez…Laissez-moi voir une magnifique constellation dans vos yeux.
Mila : Je ne dis pas non. Mais j’aimerais y réfléchir.
Albert : Je vous trouve très jolie. Et je ne partirais pas sans vous.
Mila : Et si je refuse ?
Albert : Je resterais à Prague et pour me punir de n’avoir pas su vous convaincre, j’irais voir un de ces affreux opéras de Wagner.

Mila rit de nouveau.

Albert : Vous ai-je convaincu ?
Mila : Convaincue, non…Séduite, oui. Bonsoir, Albert.

Elle  quitte le balcon. Albert la regarde partir puis lève les yeux à cour.

Albert : A la santé de Cassiopée. Et à la ravissante Mila Klazarova.

Noir.
 

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2021 Parution chez BookElis

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